Nos cours d'eau

LES PRODUITS PHYTOSANITAIRES : APPRENONS A NOUS EN PASSER !

Le contexte réglementaire

La règlementation a récemment évolué concernant l’utilisation des pesticides en zones non agricoles avec la loi Labbé et la loi de transition énergétique pour la croissance verte.

Pour les jardiniers amateurs, l’arrêt total de l’utilisation de produits phytosanitaires est imposé d’ici le 1er janvier 2019 du fait du danger qu’ils présentent pour la santé.

Sur les espaces publics, l’utilisation de produits phytosanitaires sera interdite dès le 1er janvier 2017 ! Les communes, dont le rôle et la responsabilité dans ce domaine sont essentiels, doivent trouver des solutions alternatives aux pesticides pour entretenir leurs espaces verts et voiries.

 

Les enjeux sanitaires et environnementaux

Au niveau national, la dangerosité des produits phytosanitaires est reconnue. La toxicité aigüe (effets immédiats) peut impliquer des maux de tête, nausées, irritation de la peau et des yeux, nervosité,… alors que celle chronique (effets à long terme) engendre des risques de cancers, maladies neurologiques, troubles de la fertilité,… Les applicateurs mais également les personnes fréquentant les espaces traités sont exposées à ces dangers.

Au niveau environnemental, les conséquences sont également néfastes. Sur les sols urbains (surfaces imperméables, caniveaux, avaloirs, fossés, bords de cours d’eau,…) les transferts des pesticides vers les rivières sont les plus importants (taux de transfert de 10 à 40%) et 1 gramme de substance active pollue jusqu’à 10 000 m3 d’eau soit l’équivalent d’1 km de fossé !

 

Les moyens

Le plan de désherbage communal est l’outil incontournable pour une bonne gestion des espaces.

1. Il s’agit au préalable de définir les secteurs où le désherbage est jugé indispensable et ceux où le développement d’une flore spontanée plus ou moins importante peut être toléré.

2. Un classement des espaces permet ensuite de classer les espaces en fonction du risque de transfert de pollutions (selon la perméabilité, la pente et la proximité d’un point d’eau).

3. Des préconisations techniques sont établies pour supprimer l’usage des pesticides (sauf exceptions d'ordre sanitaire ou de sécurité). Elles peuvent concerner le choix d’espèces végétales (plantes couvre-sol), de matériaux (revêtements, paillage,…) ou encore d’équipements (balayage mécanique, désherbage thermique).

 

phytos brosseUne démarche à mutualiser

Si la gestion des espaces publics doit être réalisée à l’échelle de chaque commune, des axes de travail peuvent être mutualisés. Il s’agit notamment :

- de journées de formation ;

- des démonstrations de matériels alternatifs ;

- de la rédaction des dossiers administratifs et de la recherche de financements ;

- des supports de communication et actions de sensibilisation.

C’est pourquoi l’ensemble des communes ont souhaité bénéficier d’un accompagnement de la Communauté de communes.

 

Un accompagnement adapté de l’intercommunalité

Une première réunion de travail, le lundi 7 mars, a été organisée pour partager l’état des lieux au sein de chaque commune et recenser plus précisément les besoins.

La participation active de l’Agence Régionale pour l’Environnement a permis de faire un bilan sur les différentes règlementations, d’identifier les aides financières possibles (subvention jusqu’à hauteur de 80% par l’Agence de l’eau) et les outils du dispositif régional (www.territoires-durables-paca.org).

Des supports de sensibilisation sont élaborés au niveau régional et peuvent être mis à disposition des communes, notamment des panneaux pédagogiques dont une partie a été mobilisée lors de cette réunion d’information.

phytos reunion

Les 8 communes représentées lors de cette réunion, ont pu exposer leur avancement, les techniques alternatives déjà mises en place et les problématiques rencontrées : paillage minéral à proximité du littoral pour une meilleure emprise face au vent, lutte contre le charançon, destruction de mousses dans les vieilles rues car dangerosité et risques de chutes, formation et équipement de protection des agents en charge de l’entretien des espaces verts, espèce végétales adaptées au contexte méditerranéen, complexité de techniques de désherbage thermique,...

 

Toutes sont intéressées pour se munir d’un plan de désherbage communal qui permet pour certaines d’entre elles de mieux s’investir dans la thématique, et pour les autres de formaliser leurs efforts engagés depuis plusieurs années.

 

Il en ressort également de fortes attentes en termes de communication et sensibilisation des particuliers et du grand public pour une acceptation sociale de végétation spontanée dans les espaces publics. Les jardiniers amateurs, les syndicats de lotissements, les jardineries et entreprises d’espaces verts ou encore les établissements touristiques et golfs sont autant d’acteurs qui peuvent également être associés à ces efforts.

 

D’ici la fin du mois de mars, chacune des communes se positionnera de façon officielle sur l’accompagnement dont elle souhaite bénéficier en complétant un questionnaire. Les informations fournies lors de cette enquête permettront en parallèle de dimensionner les coûts pour l’élaboration des plans communaux de désherbage.

A l’automne 2016, une première série de communes pourront réaliser leur plan communal et des journées de formation seront proposées par l’intercommunalité.