DES VIGNERONS VOLONTAIRES ET SOUCIEUX DE L'IMPACT DE LEURS PRATIQUES
Journée technique au Plan-de-la-Tour
Le groupe de travail initié en 2014 au Plan-de-la-Tour, sur l'initiative de Madame le Maire, s'est réuni une nouvelle fois ce 25 mars.
En matinée, l'ordre du jour concernait la réduction des produits phytosanitaires.
Soucieux des impacts sanitaires et environnementaux, près de vingt vignerons ont échangé sur leurs pratiques et les difficultés à s'adapter.
Les conseillères de la Chambre d'Agriculture du Var ont fourni plusieurs indications utiles au choix de la date de traitement et ont présenté la méthode Optidose®.
L'après-midi a été dédiée à la démonstration de matériel innovant.
Les nouvelles technologies se mettent au service de l'agriculture, et les vignerons présents ont eu des présentations de :
- Stations météo et outil d’aide à la décision de traitement Promété
- Désherbage pulvérisation bas volume confinée en quad Jade
- Herbicide naturel Beloukha
- Drones pour la prospection du vignoble
- Logiciel de gestion de la protection phyto Mes P@rcelles
Mais l'appui viticole ne se limite pas au Plan-de-la-Tour !
L'intercommunalité l'étend cette année aux communes de Grimaud et Cogolin.
La démarche a ainsi pu être présentée lors d'une réunion d'informations le 24 mars dernier.
Réunion d'informations pour les communes de Grimaud et Cogolin
En début de soirée, une quinzaine de vignerons de Grimaud et Cogolin sont venus prendre connaissance de l'appui viticole proposé par la Chambre d'agriculture et mis en place par l'intercommunalité.
L'occasion pour Monsieur le Maire de Cogolin, Vice-président en charge de la compétence Cours d'eau d'indiquer que "dans la lutte contre les pollutions, la profession agricole n'est pas la seule cible du Contrat de rivière puisque les services municipaux sont accompagnés pour supprimer l'utilisation de produits phytosanitaires" et de rappeler son soutien notamment avec l'inscription d'une Zone Agricole Protégée.
Un premier questionnaire sur les pratiques doit permettre d'adapter le programme d'accompagnement de la Chambre d'agriculture au plus proche des difficultées rencontrées dans le secteur (travail du sol, enherbement, fertilisation, traitements phytosanitaires,...). Il peut être renseigné sur internet en cliquant ici.
Des parcelles pilotes seront suivies précisément avec des indicateurs agronomiques et économiques. Ainsi, les viticulteurs qui souhaitent bénéficier de conseils individuels peuvent proposer des parcelles.
Des journées thématiques, des visites et des démonstrations de matériel sont également au programme des 5 prochaines années.
Cependant, l'essentiel de la démarche réside dans l'animation de groupes de travail où les vignerons échangent sur leurs pratiques et peuvent bénéficier de conseils et présentations de la Chambre d'agriculture.
Enfin, les viticulteurs qui s'inscrivent dans les groupes de travail peuvent avoir des livraisons gratuires de compost.
Après cette présentation, la discussion s'engage et Marine BALUE et Eléonore GUINOT de la Chambre d'Agriculture précisent que "l'équilibre technico-économique reste notre première préoccupation, nous vous proposerons des solutions fiables et cohérentes avec votre activité", "nous ne vous imposons rien, à vous d'expérimenter à votre rythme", "pour pallier à la concurrence européenne, vous pouvez mettre en avant la typicité du terroir notamment en limitant le travail au sol". Il n'y a pas de pratique unique à instaurer à chaque exploitation mais il s'agit de tenir compte des paramètres physiques des parcelles et des contraintes des vignerons pour proposer des solutions adaptées. Les conseillères insistent "nous ne voulons pas que demain vous passiez tous en agriculture biologique mais nous voulons vous apporter des éléments techniques et agronomiques pour adapter vos pratiques à vos parcelles".
Alexandre LATIL, viticulteur Plantourian témoigne des modalités de travail "la démarche n'est pas moralisatrice, nous discutons simplement autour d'une table", "même certains plutôt réfractaires au début ont trouver des intérêts à cet appui". Il précise que les décisions restent bien celles du vigneron "vous pouvez toujours choisir d'expérimenter par étapes : par exemple en semant un rang sur deux sur une petite parcelle et selon les résultats vous arrêter, essayer sur d'autres parcelles ou passer sur tous les rangs". Il rappelle que l'attente sociétale est forte: "il y a encore 10 ans on traitait nos vignes sans que ça semble poser problème, aujoud'hui on se ferait presque accuser de voyou, les conseillères de la Chambre d'agriculture nous donnent des conseils agronomiques pour nous adapter aux nouvelles exigences". Enfin, il se dit satisfait que l'expérience du Plan-de-la-Tour soit reprise et que l'intercommunalité se saisisse du sujet.
D'autres viticulteurs prennent la parole, on parle alors de patrimoine : "pratiques en phase avec la nature", "aujourd'hui il faut nourrir le sol", "responsabilité personnelle vis-à-vis de la terre", de volonté et de convictions : "c'est une question de vouloir-faire, redevenir paysan et passer plus de temps dans nos vignes" ou encore des lobbyings agrochimiques "l'argent qu'on gagne, c'est celui qu'on ne dépense pas".
Le débat est lancé, les professionnels de la vigne intéressés se mobilisent et le relais d'information perdure durant les prochains mois.
Vous pouvez encore vous inscrire dans la démarche en contactant le service cours d'eau.