DEBATTRE POUR LA BONNE UTILISATION DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES
Madame le Maire du Plan-de-la-Tour introduit la réunion en rappelant que l'animation de la Chambre d'agriculture proposée aux vignerons a commencé en 2014 sur l'initiative de la commune et a été reprise par l'intercommunalité. Elle ajoute que si la convention de partenariat est fixée pour le secteur plantourian jusque fin 2017, il s'agira bientôt de décider si l'animation doit perdurer sous l'égide de l'intercommunalité ou être reprise par le Groupement d'Intérêt Economique et Environnemental (GIEE). Enfin, elle souhaite que soit développé des actions de communication auprès des administrés pour informer sur le travail effectué depuis maintenant plusieurs années. Il s'agira alors d'éviter de passer de la non connaissance à de la mal connaissance en expliquant la complexité que suppose le changement de pratiques.
Le Président de la Chambre d'Agriculture du Var, Alain BACCINO, témoigne d'un changement dans l'exercice du métier : les viticulteurs étant devenus des paysans techniques. Il ajoute que la réduction des produits phytosanitaires instaurée par l'Union Européenne et fortement souhaitée du grand public est connue et finalement facilite les choses : "on sait vers où on veut aller et c'est positif". Il ajoute enfin que les récentes réformes territoriales ont pu rendre difficile le bon exercice des équipes avec un budget fortement diminué mais que grâce à l'investissement des services techniques de la Chambre, les missions locales sont satisfaites.
Marine BALUE (Chambre d'agriculture) présente les résultats des fermes DEPHY et souligne la diminution de l'utilisation des produits phytosanitaires entre 2010 et 2015 : l'indice de fréquence de traitement (qui correspond au nombre de doses maximales utilisées) des fermes viticoles a été réduit de 12% au niveau national. Dans le Var, une baisse de 36% est constatée (l'indice passe de 11,8 à 7,15 pour 2016). Cette réduction concerne principalement les anti-mildiou et les herbicides et entraine une réduction de moitié des coûts des produits (562 € /ha pour 2010 contre seulement 280 € /ha pour 2016).
Le principe de la méthode Optidose (C) est rappelé et Marine propose de fournir une information bimensuelle ou hebdomadaire pour accompagner les vignerons durant la campagne leur informant soit d'un risque négligeable soit conseillant de traiter. Cette proposition reçoit un accueil très positif en séance pour continuer à ajuster au mieux les doses.
Enfin, une information est donnée sur les tests de cépages résistants. Tout le monde s'accorde d'un temps relativement long pour inscription dans les catalogues, qui risque d'être encore allongé pour les Appelations d'Origine Contrôlée; il faut donc continuer les efforts.
Un temps de débat suit, où chacun témoigne de ses pratiques et préoccupations, puis un atelier est mis en place. Il s'agit de reproduire des dialogues entre habitants et vignerons pour expliquer en quoi consiste les campagnes de pulvérisation, pourquoi elles sont indispensables et comment les doses sont réduites et optimisées. Des discussions qui rencontrent un franc succès et qui pourront être reprises pour une future table ronde ouverte à tous : vignerons et particuliers. Rendez-vous à la prochaine semaine "alternatives aux pesticides"!
