DES TRAVAUX DE RESTAURATION DE COURS D'EAU AUX OBJECTIFS DIVERS
Le plan de gestion du Bélieu et du Bourrian déclaré d'intérêt général pour 5 ans par arrêté préfectoral, arrive à échéance prochainement. En attendant l'instruction du nouveau plan de gestion par la préfecture, le programme concernant les travaux de restauration de berge s'est terminé par 5 chantiers différents, répartis entre le Bélieu et le Bourrian, sur la commune de Gassin. Soutenus par le Conseil Régional PACA et l'Agence de l'Eau RMC, établis en collaboration avec l'Office National des Forêts et l'Agence Française de la Biodiversité, les ouvrages réalisés visent plusieurs objectifs bien distincts et complémentaires. Ils concourent à l'optimisation des zones d'expansion de crue, à la renaturation d'espaces rivulaires délaissés, à la consolidation des ouvrages hydrauliques et à l'amélioration des continuités écologiques.
1/ Sur la rive droite du Bourrian en amont de la route de mort du Luc, les opérations se sont concentrées sur la suppression du merlon en haut de berge et le traitement drastique des cannes de Provence qui avaient élu domicile, avec pour objectif de solliciter pleinement une zone d'expansion de crue pour réduire les écoulements vers l'aval qui concentre le plus d'enjeu. Il s'agit d'un site pilote, sur lequel il a été employé des techniques expérimentales spécifiques pour éradiquer les foyers de canne de provence, et pour évaluer la potentielle réutilisation des terres excavées infestées. Les résultats attendus à l'issue de la première année des travaux seront très utiles pour les prochains chantiers de restauration de berge infestée par la canne (qui, pour rappel, est considérée comme invasive), notamment pour en diminuer les coûts.
2/ Toujours sur la rive droite du Bourrian, au lieudit de La plaine, les travaux ont permis de restaurer en génie végétal une partie de berge érodée et polluée par des macro déchets métalliques. Au-delà de la restauration écologique par renaturation, l'aménagement permettra de stabiliser les terrains et de participer à la protection des habitations situées à l'arrière.
3/ Sur les deux rives du Bélieu en amont du pont de la RD98, le lit a été remanié. Les murs de soutènement en béton ont été supprimés, les berges retalutées en pente douce et aménagées en génie végétal (protection de berge et plantations adaptées). Globalement le gabarit de ce secteur de cours d'eau a été révisé en vue d'optimiser la capacité hydraulique de l'ouvrage sous la voirie. Il est important de noter que ce dernier n'est pas limitant, que les vitesses d'écoulement sont faibles, ce qui entraine un dépôt de sable (alluvions). S'il est légalement interdit, il est aussi techniquement inutile d'extraire ces matériaux. Suite à cet aménagement, le fond du lit du Bélieu gardera un profil d'équilibre, lequel se mettra en place après les premières crues du Bélieu.
4 et 5/ Les deux ouvrages réalisés dans le lit du Bourrian en aval de la RD98 et de la RD559 ont un double intérêt. Réalisés en génie civil, ils permettront de stabiliser les ouvrages hydrauliques (radiers et piles de pont en particulier). La technique employée sur ces deux sites est spécifique. Elle a notamment pour objectif de sécuriser les ouvrages d'art de l'affouillement et d'améliorer la montaison des anguilles. Les rampes ainsi créées auront également un effet bénéfique pour la circulation des espèces aquatiques ou terrestres, tel que la Cistude d'Europe (tortue inféodée aux milieux aquatiques, protégée à l'échelle nationale et internationale, considérée comme l'une des espèces de reptile les plus menacées en Europe).
