Grâce à la réactivité et au soutien technique des services municipaux de Ramatuelle, la Communauté de communes a pu très rapidement intervenir sur l'échouage d'une baleine à bec de Cuvier de 5 mètres de long, ce lundi 8 janvier, sur la plage de Pampelonne. L'Intercommunalité, qui est correspondante du Réseau National Échouage (RNE) depuis 2013, a été confrontée à une situation complexe du fait des conditions météorologiques et de la taille de l'animal. Assistée d'agents du Parc national de Port-Cros et de deux vétérinaires, elle a pu procéder au recueil de précieuses données avant l'évacuation du cadavre par la commune.
(La baleine à bec de Cuvier, échouée le 8 janvier à Pampelonne : un mammifère marin plutôt rare à observer).
Ces quinze derniers jours, la Communauté de communes a recensé pas moins de 5 échouages sur son territoire, très certainement liés aux conditions météorologiques (vents, courants marins). Ce lundi 8 janvier, c'est une baleine à bec de Cuvier qui a été trouvée sur la plage de Pampelonne.
Les baleines à bec passent pour être les mammifères qui font les plongées les plus longues et les plus profondes, plus encore que les cachalots. Comme la plupart des baleines à bec, il est relativement difficile de l’observer en mer car elles passent peu de temps en surface et évitent les zones bruyantes, et on la connait donc surtout par les échouages. La taille de la population de Méditerranée reste à ce jour inconnue. Cette espèce se nourrit essentiellement de différentes espèces de calmars, parfois de poissons et de crustacés. L’examen du contenu stomacal du spécimen échoué à St Raphaël le 24 novembre dernier a révélé la présence de centaines de becs de calmars, qui ne peuvent être digérés par l’animal.
(Becs de calmars retrouvés dans l'estomac d'un spécimen échoué à St Raphaël le 24 novembre dernier.)
Signalement obligatoire
Toutes les espèces de cétacés de Méditerranée, baleines et dauphins, sont des espèces protégées faisant l’objet d’une obligation de suivi. Un échouage permet de faire des études et des analyses impossibles sur un animal vivant. Le signalement d’un mammifère marin échoué est donc obligatoire depuis 2001 (circulaire interministérielle DNP/CFF N°01/01 du 18/10/2001) pour assurer son exploitation scientifique.
En Méditerranée, c'est le Groupe d’Etudes des Cétacés de Méditerranée (GECEM) qui forme et coordonne l’action des membres du Réseau National Echouages (RNE). Détenteurs de la carte verte soumise à approbation du ministère de l’environnement, ces derniers peuvent participer au programme scientifique de suivi des échouages.
Collecte des données par la Communauté de communes
Dans un premier temps, le RNE dépêche un correspondant sur place afin d’appliquer le protocole de collecte de données adapté à la situation, avant que l’animal ne soit éliminé par équarrissage sous la responsabilité de la commune. La collecte de données est ensuite assurée par la Communauté de communes via quatre agents de son service Observatoire marin, correspondants du réseau depuis plus de quatre ans.
Des précautions élémentaires à prendre
Si vous êtes le premier à faire cette (triste) rencontre, n’oubliez pas que certaines précautions élémentaires sont à suivre en présence d’un cadavre, de surcroît quand il s’agit d’espèces susceptibles d’être porteuses de maladies. Rappelons que certaines d’entre elles sont potentiellement transmissibles à l’homme. Si elle reste rare, la contamination par des maladies comme la brucellose ou le rouget est malgré tout possible…
Que faire en cas de découverte d'un échouage ?
- Ne manipulez surtout pas l'animal, même s'il paraît en bon état, afin d'éviter tout risque de transmission de maladie.
- Dissuadez d’autres personnes qui seraient tentées de le toucher.
- Alertez les pompiers qui relaieront l’information auprès du coordinateur scientifique du Réseau National Echouages et des services techniques de la commune.